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lundi 9 janvier 2017

Un couple vit dans le plus grand dénuement dans un cabanon au bord de l’étang de Messein.

Le 09/01/2017



Messein (54) : sans eau, ni électricité, ils vivent dans leur cabanon au bord de l’étang
       

 Une table, un lit, une gazinière et un poêle : le cabanon est équipé du strict minimum.  Photo P.M.

   Une table, un lit, une gazinière et un poêle : le cabanon est équipé du strict minimum.  Photo P.M. 
 
           
Patrick et Brigitte Galarme sont prisonniers de leur cabanon.   Photo Pierre MATHIS
 
Patrick et Brigitte Galarme sont prisonniers de leur cabanon. Photo Pierre MATHIS
 

06/01/2017
 
Dix m². Quatre murs en bois. C’est là, à l’intérieur d’un cabanon transformé en maison de fortune sur les bords de l’étang de Messein, que vivent Patrick et Brigitte Galarme.

L’ultime refuge pour ce couple de quinquagénaire qui a touché le fond.
Torpillé par deux coups du sort.
Il y a encore six mois, ils étaient dans un appartement confortable d’une grosse propriété de l’avenue de la Garenne à Nancy.
 Patrick faisait office de gardien-jardinier.
En échange, il était logé à l’œil.
« Mais l’immeuble a été saisi par la Justice pour être vendu aux enchères cet été et j’ai perdu à la fois mon boulot et mon logement », raconte-t-il.
Avec son épouse, femme de ménage en panne d’emploi, il trouve alors refuge dans le cabanon que le couple loue à Messein.
Cela ne pose pas vraiment de problème.
C’est l’été.
Il fait chaud et il y a de la vie au bord du lac où tous les autres logements en bois sont occupés.
Et puis Patrick Galarme retrouve vite du boulot. Dès la mi-septembre, il est pris à l’essai dans une entreprise de nettoyage de Malzéville.

 Nouveau coup dur au bout d’un mois : « Le médecin du travail m’a déclaré inapte à mon poste ». Car le quinquagénaire a une santé affaiblie par « deux infarctus et une occlusion intestinale » et ne doit en théorie rien porter.
« Là, je devais porter un paquet de cintres d’une quinzaine de kilos de temps en temps.
 Je pouvais le faire. Le médecin a décidé du contraire.
Il m’a rendu plus handicapé que je ne le suis », proteste Patrick Galarme dont l’employeur a mis fin à sa période d’essai.

Déprime du soir
Sa femme et lui sont donc restés prisonniers du RSA et de leur cabanon de Messein.
 Sans eau, ni électricité.
 Ils vont s’approvisionner avec des bidons à la fontaine de Chaligny.
« Pour notre toilette, on prend des bassines et on fait comme dans le temps », raconte Brigitte Galarme.
Le couple bénéficie d’un peu d’éclairage grâce à un panneau solaire prêté par un voisin.
Le panneau alimente des batteries qui fournissent de l’électricité à une petite ampoule.
Cela ne fonctionne pas tout le temps.
Au bout de deux jours, les batteries se déchargent.
Et il faut attendre deux ou trois jours, privé de lumière, pour qu’elles se rechargent.
De quoi trouver le temps long.
« Surtout le soir. C’est triste ! », confie Brigitte Galarme.
 « A partir de 17 ou 18 h, on commence à déprimer », soupire son mari.
 Ses journées sont, en revanche, meublées par une quête effrénée et presque désespérée de bois afin d’alimenter le poêle qui chauffe son cabanon.

« Ils ont demandé un rendez-vous avec une assistante sociale mais elle ne peut pas les recevoir avant le 16 janvier.

 C’est révoltant de laisser des gens vivre comme ça alors que l’hiver arrive et qu’il commence à faire très froid. », s’indigne Jean-Pierre Barate, un retraité, qui occupe le cabanon voisin durant l’été.
Ce dernier tente d’aider les Galarme.
 Mais pour l’instant, rien ne fonctionne.
Seule lueur d’espoir auquel s’accroche le couple en détresse : une offre d’emploi comme gardien d’une salle de sport communale de Neuves-Maisons.

« Mais il y a une centaine de candidats ».

Christophe GOBIN

estrepublicain.

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