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samedi 10 mars 2018

Cérémonie des Oscars® : la soupe de la déconstruction ad nauseam

 
 


                 
Avocat

Il ne s’agit plus seulement d’accepter le différent, le marginal (voire l’obscène), mais de le glorifier. Nous sommes entrés dans une société de l’anormal (qui n’a pas de norme).

Le cinéma a souvent été à la pointe du « progrès ».
Les fournées 2018 des César et Oscars® nous le prouvent à nouveau.
Lors de la cérémonie des César 2018 de vendredi dernier, c’est 120 battements par minute, qui raconte les débuts d’Act Up dans les années 90, qui a raflé le plus de statuettes de la soirée.
Au revoir là-haut, qui traite aussi bien des blessures des anciens combattant que de celles de la nation dans la France de l’après-Première Guerre mondiale, n’en a reçu que cinq.
Du grand classique, dirons-nous, dans le milieu du cinéma français.
Mais c’est, une fois encore, du côté de nos amis outre-Atlantique que la soupe de la déconstruction nous a été servie ad nauseam.
Notons, tout d’abord, que Call Me by Your Name, qui narre l’idylle homosexuelle entre un jeune homme de 17 ans et l’assistant de son père, a reçu l’Oscar® du meilleur scénario adapté.
Quant à l’Oscar® du meilleur film étranger, c’est à Une femme fantastique qu’il a été remis.
Ce long métrage chilien met en scène la vie de Marina, une jeune serveuse transgenre qui développe une relation amoureuse avec Orlando, le propriétaire d’une imprimerie de vingt ans son aîné.
Tout un programme…
Pourtant, ces trois lauréats font bien pâle figure face au grand gagnant de la cérémonie américaine : La Forme de l’eau, de Guillermo del Toro, et qui a été récompensé quatre fois dimanche dernier.
La Forme de l’eau n’évite aucun écueil.

Le film du réalisateur mexicain nous raconte la relation amoureuse d’Elisa, jeune femme muette travaillant au sein d’un laboratoire américain top secret avec une créature humanoïde amphibie.
Les clichés « modernes » y ont, bien sûr, la part belle : l’héroïne a comme seules fréquentations son voisin de palier, vieil homosexuel au chômage amoureux du jeune serveur du coin, et sa collègue Zelda, femme de ménage noire (ou africaine-américaine, pour reprendre le vocable politiquement correct américain).
Le salaud de l’histoire, le colonel Strickland, est quant à lui blanc, chrétien, macho et, forcément, raciste.
Jusqu’ici, rien d’inhabituel à Hollywood, mais c’est ensuite que cela se gâte, quand l’histoire d’amour entre les deux êtres les mène jusqu’aux relations sexuelles et qu’après maintes péripéties, la créature finit par transformer Elisa en amphibien…
Un pamphlet pour la tolérance… ou pour la déconstruction

On comprend tout de suite le message de ce « pamphlet pour la tolérance » : l’amour doit triompher de tout, il est autosuffisant et aucune barrière ne doit lui résister.
Les véritables ennemis sont la peur de l’autre et l’ordre naturel forcément oppresseur des libertés individuelles.
Désormais, il ne s’agit plus seulement d’accepter le différent, le marginal (voire l’obscène), mais de le glorifier.
Nous sommes entrés dans une société de l’anormal (qui n’a pas de norme), pour reprendre les mots du philosophe Robert Redeker.
Poussant la logique nominaliste (il n’est pas d’essence commune, seules les choses singulières existent) jusqu’au malsain, tout est désormais possible pour l’individu, même coucher avec un non-humain.

Classiquement, dans La Belle et la Bête, l’amour rendait la bête humaine.

Par une révolution copernicienne, la bête est désormais devenue plus « humaine » que l’Homme.

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