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vendredi 12 janvier 2018

Paris : l’agent verbalisateur arrêté n’avait pas de permis !

 
 
 
Un deuxième agent a été arrêté ce jeudi après avoir été contrôlé positif au cannabis, à bord d’un véhicule Lapi, de lecture de plaque d’immatriculation. Sa voiture a été immobilisée dans le XIIIe. DR
Ch.R.| 12 janvier 2018 |
 
L’employé de la société Streeteo, interpellé ce jeudi dans le XIVe, conduisait alors que son permis avait été annulé.
 
C’est un type de publicité dont les nouvelles sociétés chargées du contrôle du stationnement payant se passeraient bien...
Ce jeudi, vers 18h15, un deuxième agent verbalisateur a été arrêté par les effectifs de la DOPC (direction de l’ordre public et de la circulation).
Cet employé de la société Streeteo, l’une des deux sociétés à laquelle la Ville de Paris a confié le contrôle du stationnement payant dans la capitale depuis le 1er janvier, a été interpellé 2 rue Jourdan (XIVe), au cours de sa tournée de « flashage » de plaques d’immatriculation.
 
« Le test salivaire de dépistage mutidrogue s’est révélé positif au cannabis. Des stupéfiants ont été découverts dans ses chaussures. Lors du contrôle, il a tenté d’usurper son identité en donnant le nom de son frère », raconte une source policière.
 
Et pour cause, le jeune homme de 24 ans, originaire de Saint-Denis (93), conduisait sans permis !
Et il était en situation de récidive.
 « Il avait déjà été interpellé en octobre 2017 pour conduite malgré l’annulation de son permis de conduire », poursuit cette source policière.
Lors de son interrogatoire, le jeune conducteur a reconnu fumer « tous les jours, plus de trois joints par jour », et « conduire régulièrement depuis que (son) permis est annulé ».
« Mon employeur, à qui appartient la voiture, ne sait pas que mon permis est invalide », a précisé le jeune homme.

Ce deuxième délit – la veille, déjà, un premier agent de Streeteo, âgé de 23 ans, avait été arrêté porte de Vanves (XIVe) et contrôlé positif au cannabis – soulève l’indignation massive des policiers et notamment du syndicat Unsa.
Déplorant le zèle de ces nouvelles voitures qui verbalisent les véhicules policiers « sans considération des contraintes opérationnelles ou de l’urgence de certaines situations », l’Unsa a interpellé ce vendredi la maire de Paris, Anne Hidalgo, en lui demandant de s’expliquer sur les conditions d’attribution du marché à la société Streeteo, « dont les méthodes de recrutement semblent pour le moins laxistes. »
 
« On se demande sur quels critères ces agents sont embauchés.
Ce sont de véritables délinquants de la route ! » s’alarme aussi Nicolas Pucheu, secrétaire départemental adjoint de l’Unsa police.
 
Pour l’Unsa, cette arrestation pose une deuxième question, plus juridique : celle de la validité des contrôles effectués par les agents.
« Le discernement des agents contrôlés positifs au cannabis est remis en question.
Les citoyens qui se font verbaliser seraient en droit de contester leur PV », lance même Nicolas Pucheu.
Même si ces agents n’effectuent que des pré-contrôles, puisque les forfaits post-stationnement (le nouveau nom des amendes) sont ensuite délivrés lors d’un second contrôle, par leurs collègues à pied.
La Ville de Paris reconnaît pour sa part que « ces comportements ne sont pas tolérables » et demande à la société de faire preuve « de la plus grande fermeté ».
 
Streeteo, elle, a réagi par voie de communiqué : « Streeteo tient à rappeler que ses agents sont assermentés et ont tous bénéficié d’une formation complète et poussée sur le métier d’agent de contrôle et sur les enjeux d’une conduite irréprochable durant leur prise de poste.
 
Ils ont par ailleurs fait l’objet d’une enquête de moralité de la part du Tribunal d’Instance en amont de leur intégration ».
 
La société, qui ne s’exprime pas clairement sur la vérification du permis de conduire de ses agents, « désavoue totalement le comportement des deux agents de contrôle interpellés et prendra les mesures disciplinaires appropriées ainsi que d’éventuelles poursuites judiciaires ».
 
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