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jeudi 1 décembre 2016

Valls sur orbite après le renoncement de Hollande

François Hollande et Manuel Valls

© STEPHANE DE SAKUTIN Source: AFP
François Hollande et Manuel Valls
1 déc. 2016, 23:08
- Avec AFP
 
Avec le renoncement de François Hollande à un second mandat, la voie est désormais entièrement libre pour une candidature rapide de Manuel Valls, qui pourrait toutefois entraîner d'autres appétits à la primaire de la gauche.
                                   
Le Premier ministre a poussé de tout son poids ces derniers jours pour convaincre le chef de l'Etat qu'il était trop impopulaire pour se représenter, un bras de fer violent qui a laissé des traces dans la majorité.
La décision du président Hollande de ne pas se représenter est «le choix d'un homme d'Etat», a salué jeudi soir le Premier ministre dans un communiqué, faisant part au chef de l'Etat de son «émotion», «respect», «fidélité» et «affection».
A l'Elysée, le président a fait sa déclaration de renonciation sans dire qu'il soutenait son Premier ministre: vengeance contre un chef de gouvernement qui l'a lâché dans la dernière ligne droite, ou courtoisie de laisser à Manuel Valls le soin d'annoncer sa très probable candidature?
S'il n'a rien dit sur son avenir proche jeudi soir, le locataire de Matignon ne devrait pas tarder à rejoindre Arnaud Montebourg et Benoît Hamon sur la ligne de départ de la primaire: les inscriptions sont closes le 15 décembre.
«Ça ouvre la voie à Manuel Valls à l'évidence, qui avait beaucoup poussé pour que le président de la République ne se représente pas et lui libère la place. On aura donc un débat dans la primaire à gauche qui va être un débat projet contre projet sur les années à venir, sur l'idée même qu'on se fait de la gauche», a prédit Benoît Hamon.
Un départ de Matignon se profile aussi, selon ses proches, pour un Premier ministre traumatisé par la campagne ratée de Lionel Jospin resté chef du gouvernement dans la bataille présidentielle de 2002.
Les «vallsistes» s'activaient depuis plusieurs semaines pour faire tomber pour de bon un bastion hollandais déjà assailli par une partie de la gauche, une droite requinquée rangée sous l'étendard de François Fillon et surtout un FN «aux portes du pouvoir» selon Manuel Valls.

Autour du secrétaire d'Etat Jean-Marie Le Guen et de ses lieutenants parlementaires Luc Carvounas, Carlos Da Silva ou encore Philippe Doucet, ils glanaient les soutiens dans une majorité désabusée, inquiète de la déroute annoncée en 2017.
Jusqu'au bras de fer ultime ce week-end, quand Manuel Valls a menacé d'être candidat contre le chef de l'Etat.

«L'assassin n'est jamais le successeur»
 
Au risque de détruire dans la manoeuvre ce que Manuel Valls a le mieux construit à Matignon: son image d'homme d'Etat loyal, capable de tenir la barre face aux attentats terribles qui ont ensanglanté la France depuis bientôt deux ans.
«L'assassin n'est jamais le successeur», selon la formule popularisée par Jean-Pierre Raffarin.
Mais pour le Premier ministre, «la loyauté n'exclut pas la franchise».
 
 La gauche se félicite de la lucidité du président, la droite dénigre son quiquennat
           
Après deux premières années à Matignon plutôt sans nuage entre les deux hommes malgré les difficultés, les relations Hollande-Valls ont commencé à se détériorer durant l'été.
Mais ce sont les confidences-fleuves du chef de l'Etat dans «Un président ne devrait pas dire ça», qui jettent le trouble.
Au retour d'un voyage officiel au Canada mi-octobre, «c'est vrai, j'ai fait un pas de côté», a récemment confié le Premier ministre.
Il prévient François Hollande qu'il entend «se protéger».
Un président de la République qui ne se représente pas, «c'est un choc politique et institutionnel», mais «mon rôle c'est de lui dire que la réaction à sa candidature pourrait être dure».
Si Manuel Valls ressort nettement comme un candidat préféré à François Hollande chez les sympathisants de gauche, les sondages le créditent de scores à peine meilleurs que ceux du président.
«Les trois coups ont sonné ce soir tout juste après 20 heures.
 Et il en sera de même pour Manuel Valls», a réagi le communiste Olivier Dartigolles.
Le Premier ministre va surtout devoir avancer son rôle de rassembleur de la gauche, alors qu'il fait toujours office de repoussoir pour l'aile gauche de la gauche.
«Il est capable de faire un discours rassembleur», et «il représente des choses fortes et qui parlent à une partie de la gauche, mais cela fonctionne parce que c'était dans un équilibre avec François Hollande», juge un ministre pro-hollandais.
Retrouvant ses vieux ennemis «frondeurs» à la primaire, Manuel Valls pourrait aussi voir se dresser de nouveaux obstacles.
Certains à gauche poussent par exemple Christiane Taubira à se présenter.

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