Translate

samedi 20 août 2016

Les « bons » chiffres du chômage de M. Hollande

 
Le 20/08/2016
Christian de Moliner
M. Hollande lance une grande offensive dans les médias. Si on écoute ses thuriféraires, nous avons le meilleur président depuis longtemps.

Le camp du Président pousse des cris de joie.
 L’INSEE annonce au 2e trimestre une décrue historique du chômage de 9,9 % à 9,6 %, un taux inconnu depuis 2012.
 La baisse est de 0,5 % en un an, soit 120.000 chômeurs de moins.
Mais, à y regarder de plus près, il n’y a guère de raisons de pavoiser.
 D’abord la statistique n’est précise qu’à 0,3 % (le taux réel est compris entre 9,3 et 9,9 %) : le chiffre sera, qui sait, bientôt révisé à la hausse !
 Ensuite, il est contradictoire avec ceux de Pôle emploi, qui n’enregistre qu’une baisse de 0,1 %. Les deux organismes ne procèdent pas de la même façon, d’où des distorsions.
L’INSEE suit les recommandations du Bureau international du travail et effectue un sondage sur 110.000 personnes.
Pôle emploi donne, lui, le nombre d’inscrits sur ses listes.
Les deux ont leur logique et sont acceptables, et les politiques en général choisissent, bien entendu, le taux qui leur est le plus favorable.
En outre, le « halo » du chômage, c’est-à-dire ceux qui voudraient travailler mais ne sont pas en recherche active, a augmenté de 45.000.
De même, les salariés à temps partiel qui voudraient travailler plus sont également plus nombreux (+48.000).
Enfin, 500.000 places de stage ont été proposées ces derniers mois, ce qui fausse tout !







 En réalité, la croissance est atone.
 La situation de l’emploi est quelque peu meilleure, la décrue amorcée mais la baisse reste cosmétique.

M. Hollande lance une grande offensive dans les médias.
Si on écoute ses thuriféraires, nous avons le meilleur Président depuis longtemps.
 Il aurait, soi-disant, baissé le déficit et les impôts et diminué le chômage et la pauvreté.
Il a à son actif des lois mémorables, comme la loi Macron.

En réalité, on pourrait aussi qualifier ses résultats de catastrophiques.

 Le déficit n’est pas à 0 comme promis en 2012 mais à 3,5 %.

Aucune réforme sérieuse n’a été faite.
 Les 1,3 % gagnés sont dus en grande partie à la baisse des taux, qui sont passés pour certains de 2 % à -0,5 % !

Des astuces comptables font artificiellement baisser le déficit qui, de ce fait, augmentera de 20 milliards dans quelques années.
Le montant confondu des impôts nationaux et locaux a explosé, même si les contribuables les moins imposés ont vu la hausse du début du quinquennat (en partie seulement) annulée.
 Par contre, le bilan est amer pour les classes moyennes (ceux qui gagnent plus de 3.000 euros par mois).
Quant aux ouvriers, qui ont perdu la détaxation des heures supplémentaires (parfois 300 € par mois), M. Hollande persiste à les confondre avec les classes aisées.

Cynique, il se vante d’avoir repris 75 milliards d’euros accordés à d’hypothétiques riches, mais 70 % de cette somme a été en fait volée dans la poche de ceux qui gagnent moins de 2.000 € par mois !






 



M. Sarkozy a un fort mauvais bilan mais il a affronté une crise digne de celle de 1929.
M. Hollande ne fera sans doute pas mieux que lui, alors que les circonstances lui étaient largement favorables !

Alors, notre bon Président est-il vraiment si bon ?

source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.