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vendredi 18 décembre 2015

Saint-Denis : l’explosion des indemnités de certains élus fait polémique


Sébastien Thomas | | MAJ :


Illustration. Le conseil municipal de Saint-Denis.                                                                    
Illustration. Le conseil municipal de Saint-Denis. (LP/J.-G.B.)
Voici une délibération qui risque fort de faire débat parmi les habitants, ce samedi matin, au marché de Saint-Denis.

Le maire et deux adjoints ont obtenu, lors du conseil municipal jeudi soir, une importante augmentation de leurs indemnités.
Ainsi, Florence Haye, 1re adjointe PC, passe de 1957€ à 4 477 € bruts par mois soit une hausse de 128 %, Bally Bagayoko, adjoint PC au sport, augmente son plafond de 1 577 € à 3 183 € bruts par mois, soit une hausse de 102 % et Didier Paillard, le maire PC de la commune, lui, se contente d’une hausse de 16 % passant de 4 574 € à 5 295 € bruts par mois.
L’opposition est montée au créneau en évoquant une faute morale.
Les intéressés, eux, assurent être dans un cadre parfaitement légal.
Le conseil de jeudi a donc été agité, surtout avec ce type de sujet ô combien sensible.
 C’est Corentin Dupré, élu PS, qui a mené la charge.
« Si on compare la situation avec Montreuil, ville dirigée par un communiste avec sensiblement le même nombre d’habitants, on s’aperçoit que leurs élus touchent 83 % du montant légal maximum accordé par la loi.
A Saint-Denis, ce seuil monte à 98 %, c’est moralement indéfendable, tonne-t-il.
Sur une mandature, soit 6 ans, nos élus coûteront 1 M€ en plus à la population que ceux de Montreuil. »





La 1re adjointe PC Florence Haye va voir son indemnité augmenter de 128 %. (DR.)

Parmi ceux qui ont voté contre cette délibération, Philippe Caro, élu de la majorité.
Sur son blog, il s’en est longuement expliqué.
 « Cette décision n’a pas été débattue en groupe, argumente-t-il.
 Le revenu des élus n’est pas en rapport avec le revenu moyen des habitants de la ville.
 Nous devons reverser une part de nos indemnités au PC, or rien ne prouve que cela est fait.
J’ai proposé à la majorité de retirer cette question de notre ordre du jour.
Cela n’a pas été accepté ».
 Philippe Caro propose même une charte éthique, promise lors de la campagne et disparue aujourd’hui.
Avec lui et le PS, le parti socialiste de gauche (PSG) a aussi voté contre la délibération.



 
Adjoint PC aux sports, Bally Bagayoko va voir son salaire doubler à la mairie. (DR.)

Si les deux adjoints ont obtenu cette augmentation, c’est pour compenser la perte de leur mandat de conseillers départementaux en mars 2015.
Et de l’indemnité qui va avec.
« Lorsque nous avons été élus aux élections municipales, en mars 2014, nous avons décidé, avec Bally Bagayoko, de ne toucher qu’une partie de notre indemnité d’adjoint car nous avions celle du conseil départemental. Mais nous n’étions pas obligés de le faire, justifie Florence Haye. Aujourd’hui, on ne fait que rétablir la situation. D’autant qu’il s’agit, pour moi, de mon unique activité. »



 
Le maire PC Didier Paillard touchera pour sa part 16 % de plus. (Ville de Saint-Denis/Aiman Saadellaoui.)

Bally Bagayoko dénonce, de son côté, la stratégie populiste de ses détracteurs.
« Je ne fais que suivre la loi, s’insurge-t-il. Avec cette polémique, l’opposition attise le tous pourris, c’est lamentable. Tous ceux qui me connaissent savent comment je travaille. »

Enfin, dans un communiqué, Didier Paillard, le maire, souligne que l’augmentation de son indemnité correspond à ce qu’il a perdu en tant que vice-président de Plaine Commune depuis la création de paris Métropole.
« Il est regrettable que certains élus aient choisi de régler leurs comptes, écrit-il.

 Les Dionysiens méritaient mieux. »

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