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mardi 24 novembre 2015

Pas sûr que le gouvernement apprécie la franchise du juge Trévidic

                                                    
Le 24/11/2015
Le pilori médiatique attend ceux qui disent la vérité trop tôt.
   
La France ne manque ni de talents, ni d’hommes courageux.
Marc Trévidic fait partie de ceux-là.
 Juge d’instruction antiterroriste au TGI de Paris pendant dix ans, il a dû quitter ses fonctions, atteint par la limite de durée applicable aux magistrats spécialisés.
 Depuis, il exerce d’autres fonctions à Lille, sans cesser de porter un regard affûté sur les récents événements.
Et il ne mâche pas ses mots.
Il faut dire qu’il a acquis une solide expérience dans le domaine, et que ses nouvelles fonctions à Lille, parmi lesquelles le poste peu enviable de juge aux affaires familiales (sic), le font littéralement enrager.
 Alors que notre pays a un besoin urgent d’hommes déterminés et compétents pour contrer une menace de plus en plus présente, une loi imbécile les cantonne à des rôles subalternes.
  Pourtant, il déclarait lui-même à L’Obs, le 16 novembre dernier : « Si l’État veut refonder l’antiterrorisme, je me porte volontaire. Nous sommes plusieurs à connaître le domaine et à avoir une certaine expérience, hélas, des dossiers et des hommes. Vu ce qui nous attend, je suis prêt, même si fondamentalement la question est ailleurs. On est tellement sous-dimensionné par rapport à la menace qu’il faut doubler les effectifs dans les directions de renseignement et les services judiciaires. Il faut comprendre cet enjeu. »
 Aucune des mesures annoncées par François Hollande ne concerne, pour l’instant, ces spécialistes de la lutte antiterroriste.
C’est regrettable, car un État ne peut pas se défendre sans information, sans renseignement, sans compétences pointues acquises par l’expérience.
 Ainsi, un homme de cette compétence devrait être nommé à la tête d’un service spécialisé, dans la magistrature ou dans les services spéciaux, pour coordonner à la fois la recherche de renseignements et l’action contre les djihadistes.
La question est politique et dépend du Parlement.
Ce qu’une loi a fait, une autre peut le défaire, très vite et très simplement.

Marc Trévidic est également dubitatif sur l’utilité de l’état d’urgence.
 S’il ne remet pas en cause sa nécessité immédiate, il voit plus loin : « Il va falloir que le gouvernement, au bout des trois mois, explique ce que cela a donné. Nous n’avons pas de référence. Le problème de fond, c’est que l’urgence, cela n’a qu’un temps. On va faire l’état des lieux : est-ce que cela a donné quelque chose en termes d’antiterrorisme ? »
Il est, par ailleurs, très lucide sur le temps dont nous aurons besoin pour nous débarrasser de cette gangrène.
 Pour lui, c’est un minimum de dix ans : « Cela fait trente ans que l’islamisme, la menace terroriste montent dans le monde. Cela a monté en flèche ; pour que cela redescende, il faudra bien dix ans. Et, pour que cela baisse, il faut s’y prendre tout de suite. On doit lutter contre une idéologie radicale violente, et j’ajoute que cette idéologie est aussi véhiculée par nos amis. Le salafisme et le wahhabisme, ce sont des frères jumeaux », dit-il à BFM TV.

Et voilà pour nos « amis » saoudiens et qataris…
 Pas sûr, pourtant, que le gouvernement apprécie cette franchise.
Alors que le « padamalgam » continue à faire des ravages, et qu’il n’est pas une intervention de dignitaire musulman qui ne nous rappelle que ces attentats n’ont rien à voir avec l’islam, de tels propos pourraient bien le classer dans la catégorie infamante des suppôts du Front national.

D’autres avant lui en ont fait les frais.

En dépit de tout ce qui leur a donné raison depuis le début de cette année 2015, ces voix qui clament depuis longtemps que l’islam porte en lui une violence le prédisposant aux actions terroristes ne sont pas entendues.

Elles oublient que le pilori médiatique attend ceux qui disent la vérité trop tôt.

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