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mardi 30 décembre 2014

Rue Morand, à l’heure de la prière.


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Le 30 décembre 2014
   
Un de ces quartiers de Paris où seuls les membres de la gentry locale, retranchés dans leurs lofts blindés, refusent encore de constater le "génocide par substitution".

Je sors du métro, station Belleville.
Belleville, ou ce qu’il en reste.
Un de ces quartiers de Paris où seuls les membres de la gentry locale, retranchés dans leurs lofts blindés, refusent encore de constater le « génocide par substitution ».
Si je suis là, en ce vendredi, c’est pour voir et pour témoigner.
 Les « prières de rue » – dossier classé au ministère de l’Intérieur – subsisteraient dans le XIe arrondissement.
Puisqu’il ne faut rien attendre des médias officiels – seuls Riposte laïque, le Bloc identitaire et quelques blogueurs se sont penchés sur la question –, je me ferai une opinion de visu.
Rues Louis-Bonnet, de l’Orillon, puis Morand.
Rue grise et poisseuse.
Je marche vers la mosquée Omar – « haut lieu du salafisme » selon les services spécialisés – au numéro 2.
 Rien.
 Je suis peut-être en avance.

Afin d’observer l’endroit en toute discrétion, je me poste dans une entrée d’immeuble, à vingt mètres.
Les fidèles convergent lentement et régulièrement vers la mosquée. Jeunes, vieux, hommes (certains en djellaba), femmes (niqab de rigueur) s’engouffrent dans le petit bâtiment blanc et vert.
 Ils ont leur tapis de prière dans un sac en plastique ou dans la main.
Une demi-heure s’écoule, et toujours pas d’attroupement ostensible.
Progressivement, un petit groupe se forme au bas du temple ; puis des hommes commencent à piétiner aux alentours.
Soudain, un vieillard emmitouflé s’installe dans l’espace où je me crois dissimulé, et déplie un petit tabouret.
Bientôt, un autre homme aborde mon observatoire ; il étend un carton au sol.
 J’engage avec lui la discussion.
Bourru mais affable, il se met à m’expliquer que la mosquée est trop petite pour accueillir tout le monde, malgré ses trois étages.
 Je lui demande combien de personnes viennent prier (quelques centaines ?).
 « Oh, beaucoup plus », me répond-il ; et d’un geste de la main, il englobe toute la portion de rue que nous voyons pour me signifier que « ça viendra jusque-là ».

En effet.
 À partir de 13 h 30, la foule occupe un bon tiers de la rue.
 Il y a là pas moins de trois cents hommes.
 Je vois passer un costaud avec une grosse pile de cartons sur l’épaule, qu’il déploie sur la chaussée un peu plus loin.
Nous sommes maintenant cinq dans la petite entrée où je fais toujours mine d’attendre ; personne ne semble faire attention à moi.
L’homme bourru s’inquiète de laisser un espace pour la porte de l’immeuble.
 Mais des deux côtés du porche, le bitume est jonché de mains et de genoux ; pour sortir, il faudrait enjamber la barrière donnant sur la route.
Moi-même, je suis assigné là, piégé dans une rue de Paris.

 La prière commence.
« Allahou Akbar » résonne dans la ville, entre silences et murmures…
L’intensité de la dévotion est palpable.

À 14 h 15, la foule se redresse et se disperse rapidement.

Mon interlocuteur provisoire me glisse : « La prière a pris cinq minutes de retard aujourd’hui ».

Comme pour se justifier.

Puis il me tourne le dos et s’éloigne.

Quant à moi, j’ai vu.

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