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mercredi 18 décembre 2013

Edouard Martin, de la colère à la conviction politique

Alexandra Gonzalez avec AFP
Le 17/12/2013 à 22:33
Mis à jour le 17/12/2013 à 22:44



L'emblématique syndicaliste CFDT d'ArcelorMittal, Edouard Martin, a choisi de se lancer en politique. Il sera tête de liste PS aux élections européennes. Portrait d'un homme qui se dit toujours en colère.
Avec son sens de la formule et son visage buriné, Edouard Martin s'est d'abord fait connaître pour sa voix et sa personnalité fortes. Comme ce soir de décembre 2012, lorsque Jean-Marc Ayrault annonce que l'Etat ne nationalisera pas les hauts fourneaux de Florange. Les larmes aux yeux, le regard plein de colère, l'homme résume devant les caméras la pensée de tous: "Nous avons le sentiment d'avoir encore une fois été trahis".

Un an plus tard, cette rage semble bien loin: le leader syndical de la CFDT a décidé de conduire la liste socialiste pour les élections européennes de l'an prochain, dans la circoncription du Grand Est. Lui n'y voit pas de contradiction, et réfute avoir "changé de camp".


"Ceux qui disent ça me connaissent mal. Je ne renie rien et je n'enlève rien à ce que nous avons dit et fait. J'ai simplement envie de continuer le combat que nous menons depuis maintenant plusieurs années sur le maintien de l'industrie en France et en Europe, et j'ai envie de le poursuivre au niveau européen, parce que c'est là que se prennent toutes les grandes décisions qui nous impactent", expliquait-il mardi soir sur France 2.

Le syndicat ouvrier surpris, voire trahi

Né en Andalousie et arrivé en Lorraine avec sa famille au début des années 1970, Edouard Martin était devenu l'ambassadeur des sidérurgistes, arpentant sans relâche les plateaux télévisés et multipliant les opérations médiatiques. S'il s'agit d'une prise de choix pour l'exécutif, en froid avec le monde ouvier, cette annonce est plus difficile à digérer pour la sidérurgie lorraine en revanche.

Pour Harlem Désir, patron du PS, "Edouard Martin apportera la force de ses valeurs et de ses convictions à notre combat pour une nouvelle politique industrielle européenne, pour la croissance et l'emploi, et pour une véritable Europe sociale protectrice des droits des travailleurs."

Walter Broccoli, leader syndical FO de Florange, est lui plus amer. "Ce n'est pas une surprise pour nous, car on savait qu'il avait été contacté depuis très longtemps. Là, c'est un aveu de vérité de sa part. Il disait: "Jamais je ne ferai de la politique, ce n'est pas mon but...", mais le résultat est là. Je lui souhaite bonne chance, mais surtout, qu'il nous laisse tranquille à Florange."

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