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lundi 29 juillet 2013

L’omerta est le pire des mensonges.

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Devant la somme des échecs accumulés et la montée des exaspérations, l’omerta et le mensonge sont devenus les principales armes de ce gouvernement.

Depuis quatorze mois, François Hollande détient tous les pouvoirs. Y compris celui de faire en sorte que, chaque jour, l’information délivrée aux Français soit faite de mensonges par omission, d’oublis curieux à répétition et de silences qui en disent long sur la gêne de nos dirigeants.

 Bien sûr, pour annoncer que « la reprise économique est là » — ce qui est une insulte faite aux 15 000 entrepreneurs qui ont déposé le bilan depuis le début de l’année
—, le chef de l’État fait venir dans les jardins de l’Élysée les présentateurs vedettes de France 2 et de TF1. Bien sûr, lorsqu’il discourt — off — sur la France de 2020 devant une centaine de journalistes accrédités auprès de la présidence de la République, ses propos se retrouvent le lendemain, en long, en large et en travers dans toute une presse curieusement très complaisante.
En revanche, lorsque des victimes de l’horrible catastrophe ferroviaire de Brétigny se font détrousser alors qu’ils sont allongés sur le quai de la gare, encore ensanglantés en train de recevoir les premiers soins, les pouvoirs publics parlent de rumeurs malveillantes.
 Il a fallu dix jours pour que des officiers de police courageux révèlent avoir vu « des gens […] en train de perdre leur bras ou leur jambe, et d’autres […] venus voler leur montre ou leur portable » ! Ce que Manuel Valls, notre vaillant ministre de l’Intérieur a toujours nié.
 Comme il continue de réfuter qu’il s’est passé au Trocadéro, au lendemain de la victoire du PSG, des scènes de pillage menées par des délinquants, sous les yeux de CRS impassibles. Et comme il place une chape de plomb sur les ravages que les Roms produisent dans des dizaines de municipalités, en toute impunité et sans que les édiles aient le droit de remuer le petit doigt.
Le même jour que le train Paris-Limoges déraillait de façon spectaculaire, dans des conditions qui restent encore à éclaircir, une locomotive est sortie de ses rails, à une trentaine de kilomètres au nord de Limoges, sur un site du groupe nucléaire Areva. Sans toutefois faire de blessés. La cause ? Une éclisse déboulonnée. Curieux, non ? Il s’agit donc de la même pièce de métal, une agrafe de rail d’une dizaine de kilos, que celle incriminée dans le drame de Brétigny. Mais ce déraillement-là serait dû, lui, à un acte de sabotage.
 Puisque, dans un courriel adressé, le 13 juillet, à un journal local, un militant antinucléaire anonyme a en effet revendiqué l’incident. Qui en a parlé ? Personne. Absolument personne. Même jour. Même ligne de chemin de fer. Même éclisse déboulonnée. Pourtant, en haut lieu, c’est toujours : “Circulez, il n’y a rien à voir et encore moins à savoir.”
Pareillement, lorsque François Hollande a descendu les Champs-Élysées sous un cortège de sifflets, les commentateurs des différentes chaînes de télévision croyaient entendre des applaudissements. C’est à se demander si, à force de nier en permanence la réalité, le pouvoir socialiste ne prend pas les Français pour des imbéciles.
 Et lorsque, le même jour, des opposants au “mariage pour tous” ont déployé une immense banderole au sommet du mont Ventoux, pour l’arrivée de l’étape du Tour de France, l’hélicoptère de la télévision était contraint de faire des acrobaties pour éviter de diffuser ces images à des millions de téléspectateurs.
Devant la somme des échecs accumulés depuis un an, la montée des exaspérations venant de tous bords et le record du nombre de mécontents, l’omerta est devenue l’un des moyens d’agir de ce gouvernement.
 Non content de mentir sur les chiffres du nombre de manifestants opposés au “mariage pour tous”, il donne, de surcroît, des ordres afin de pratiquer une omerta officielle. Il y a trois semaines, au terme d’une très large enquête, Valeurs actuelles révélait comment l’Élysée avait élaboré, en toute illégalité, un “cabinet noir” destiné à abattre Nicolas Sarkozy. Les agences de presse ont reçu notre article la veille de la parution. Et toutes ont déclaré avoir reçu des menaces implicites afin de ne pas en faire état dans leurs dépêches.
« Un silence peut être parfois le plus cruel des mensonges », écrivait Robert Louis Stevenson. Tous ces silences consciencieusement mis en scène avec la complicité de certains médias plus ou moins officiels — et j’en oublie sûrement — relèvent bien d’un mensonge organisé. Un mensonge d’État. Comme celui qui a entouré toute l’affaire Cahuzac et que le député Charles de Courson s’emploie à démontrer, en dépit des dénégations de ministres ou de proches du président de la République.

 François Hollande semble avoir pris pour devise la célèbre boutade de Mirande : « La parole est d’argent, mais le silence endort. » Jusqu’au jour où les Français sortiront de leur torpeur et se révolteront contre tous ceux qui manipulent la vérité, tordent la réalité et taisent l’évidence.

kerdrel@valmonde.fr

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