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mercredi 24 juillet 2013

Aubagne : il invoque le Coran et refuse qu'un anesthésiste voit sa femme nue.

Aubagne

Un homme violent, qui avait refusé que sa femme enceinte soit suivie normalement à l'hôpital, a été placé en détention
 

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Photo Florian Launette
       
L'homme refuse que l'anesthésiste pose une péridurale à son épouse, parce que, dit-il, sa religion interdit qu'un autre homme que lui voit sa femme nue.

Le plus court chemin entre la maison et l'hôpital est parfois la garde à vue. Un père de famille de 25 ans a fini vendredi sa course entre quatre policiers. Il venait de commettre des violences sur sa femme qui venait d'être mère.

 Une énième dispute, a-t-il expliqué hier à la barre. Mais pas de violences, a-t-il pourtant assuré.

Et la justice lui a en rajouté une tranche, car le 25 juin, Abdelhamid Chaibi, intérimaire, conduit son épouse enceinte à l'hôpital d'Aubagne. Sa femme va accoucher, mais le père plastronne.
Il invoque le Coran et refuse que l'anesthésiste lui pose une péridurale, parce que, dit-il, sa religion interdit qu'un autre homme que lui voit sa femme nue.
L'anesthésiste s'en va, puis revient, soucieux de préserver les vies de la mère et de l'enfant. La police calme les esprits. Pas de violences sur le médecin, quelques dégradations commises sur le montant d'un lit et estimées à 200 €.

Comparution immédiate

Dans le box, déféré hier en comparution immédiate pour la double série de faits, le mis en cause fait marche arrière : "Je regrette ce que j'ai fait. Je faisais le ramadan. Je m'excuse. Je suis prêt à payer les 200 à l'hôpital". Il doit signer un contrat à bref délai avec la communauté d'agglomération qui devait l'employer.
Son profil ? Il habite Aubagne, a fait des études d'artisan plombier, a travaillé comme éboueur. Il s'est marié en mai 2012 et son enfant a moins d'un mois à ce jour. Son épouse est pourtant retournée vivre chez ses parents. Le procureur Ahmed Chafai dit les "pressions" exercées sur l'épouse, les "violences récurrentes". Il dit avoir peur du renouvellement des faits.
L'avocat du prévenu, Me Philippe Chaudon, promet que s'il bouge une oreille, le tribunal sera prévenu aussitôt et que tout se retournera contre lui. Il évoque une période de ramadan, qu'il qualifie d'"extrêmement compliquée" pour son client.
Hier soir, le tribunal a toutefois préféré placer en détention le mis en cause. Il sera jugé sur le fond le 4 septembre. Il répondra des violences sur sa femme mais aussi de dégradation de bien public, d'outrage à personne chargée d'une mission de service public et de discrimination.

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